J’ai enfin lu les poings d’interrogation

« Aussi invraisemblable que ça puisse paraître, il y a longtemps que j'ai tenu un vrai livre pour le lire et le finir. Ça remonterait même à mon adolescence. 🤔🤔
Tout était e-books et pdf (lus surtout avec le sommaire surtout, pour ne tirer que ce que je veux mdr), sinon des petits poèmes trouvés çà et là. Je vais faire un truc vu que je dois faire 1h loin de tout (de mon ordinateur surtout) : Ce soir je lis un livre. »

C’est la publication que j’ai faite sur Facebook, le mercredi 17 janvier 2018. Bon, je n’ai lu aucun livre ce jour-là, car je n’ai pu y consacrer du temps. Mais le jour d’après, je me suis rué sur « Poings d’interrogations » ; ce recueil de nouvelles qui sans doute se posait des questions quant à son utilité, en me voyant quotidiennement entrer et sortir de ma chambre. En effet, cela faisait plus d’un an que je l’avais acheté. Cependant, ma flemme des livres et l’effet somnifère qu’ils pouvaient avoir sur moi depuis un certain temps, m’en tenait éloigné.
Après avoir effacé quelques bâillements, j’ai pu quand même dévorer ce livre : « l’appétit vient en mangeant ».



Mes points d’interrogation

Poings d’interrogation est un recueil de nouvelles écrites par de jeunes écrivains ivoiriens : Essie Kelly, Yehni Djidji, Malicka Ouattara, Cédric Kissy et Yahn Aka.

Le trio blanc-noir-rouge de couleur la couverture entière annoncent-il le ton du livre ?
Si on se fie à l’image illustrative sur la couverture avant, seront-nous « cognés » par la lecture de ce livre ?
Ce livre susciterait-il en nous des questions ? Lesquels ?

Telles sont les questions qui me venaient à l’esprit lorsque je tenais ce livre sans le lire.

J’ai eu mes réponses

Le trio de couleur blanc-noir-rouge annonce bien le ton du livre : rien de joyeux. À part la deuxième nouvelle de Malicka, Voyage en enfer, qui a des notes joyeuses ; on est en plein dans la partie triste et sombre de la réalité. Mais là encore, le titre est fort sombre.

Le livre reflète bien les réalités ivoiriennes. Il est aussi fort engagé et porte des causes politiques et sociales : les grèves, la crise post-électorale, les violences conjugales, la condition de la femme, l’« ado-ration » du pouvoir…

Et oui ! A la lecture du livre j’ai été plusieurs fois cogné : par la douleur de l’homme cocu ou encore celle de la grand-mère violée, par la surprise Sarah à la vue de son mari, par la découverte du neveu fou…

L’un des messages fort du livre est porté sur l’envers du décor. En effet, tout n’est pas toujours, ni ne finit pas toujours comme on le voit ni comme on le conçoit. Le dernier souffle des étouffés, La marche ou encore Voyage en enfer montre combien de fois on peut avoir tort en se faisant des préjugés ou autres augurés. Le tout pousse forcément à une remise en question. D'où les poings d’interrogations ?

Mes parties préférées

Même si j’ai pu trouver de la beauté dans chacune des nouvelles, certaines parties m’ont particulièrement séduits et touchés.

« Tout s’entremêle et tout s’emballe. Le fou que je suis se met à regretter de ne pas être sa mère pour jouir de son amour indéfectible, sa sœur pour bénéficier de son aimable tendresse, son frère pour bénéficier de sa protection. Il regrette de ne pas être son sang pour ne jamais quitter son corps, ou plutôt son souffle pour lui être vital… Se perdre dans de tels élans amoureux est courir péril. »  Essie Kelly (La sanction)

« On ne peut pardonner la mort, elle est le destin de tous les Hommes. Douce ou violente, elle est la seule promesse que la vie tient toujours. Si tous les Hommes meurent, il n’est pas dans la destinée de toutes les femmes d’être violées. » Yehni Djidji (Pour nos petits enfants)

« Au sein de toutes les calamités, le sort se choisit toujours des survivants, pour témoigner, enseigner, reconstruire.  » Yehni Djidji (Pour nos petits enfants)

 *************

À part des petites fautes de frappe, vraiment des petites, notés çà et là ; le fait de trop attendre avant de trouver satisfaction dans « Lettre à un exilé », j’ai aimé lire chaque nouvelle et je ne regrette en aucune façon mes 3 000 F CFA.

Après des années, j’ai lu un vrai livre en entier – pas sur mon ordinateur, ni sur mon téléphone – un livre fait en papier. Vous savez ? Cette matière qu’il parait issu d’un long travail du bois en usine.
Ce fut un agréable exercice !

Aucun commentaire

Le Monde Selon Etser. Fourni par Blogger.